Nous sommes à la mi-octobre lors de notre venue à Fort Collins. Le lendemain du match de football où ma fille a joué pour la dernière fois en marching band, nous profitons du dimanche pour monter dans la montagne. Notre objectif au départ est de retourner au Rocky Mountain National Park. Un parc que l’on adore et j’avoue que le voir avec des couleurs d’automne est pour moi, un rêve. Malheureusement, la route est barrée au dessus de Boulder alors pour y aller, il faudrait faire un détour de plus de 2 heures. Nous renonçons et cherchons un autre endroit. Je veux voir les couleurs de l’automne en montagne. N’ayant jamais de vacances à ce moment-là, je n’ai plus vu cette saison en montagne depuis presque 10 ans. Nous trouvons alors, une destination : la rivière Cache la Poudre.
Direction Nord toute, nous longeons cette rivière qui, il faut bien le dire m’a tout de suite intriguée. Cache la Poudre, ça ne pouvait être que français, même, si cela se prononce : Cache lâ Pooder
En 1996, le congrès vote pour un espace protégé : cela deviendra le Cache la Poudre River National Heritage Area. (cf le site). Elle est appelée ainsi car dans les années 1820, les trappeurs français du Canada (les seuls à ce moment-là dans les parages), avaient l’habitude de cacher leur poudre dans le lit de la rivière. La rivière est maintenant protégée et est un refuge pour les pêcheurs. Plus en amont, des gens se battent contre un projet de station de ski.
La route 14 part sur le nord et bifurque rapidement vers l’ouest pour s’effiler dans un canyon. Elle est classée Scenic Byway. En général ce label est garant d’une très belle route. Nous ne serons pas déçus. Nous longeons la rivière.
Nous passons à travers une gorge, un canyon plutôt. Rapidement, nous en ressortons et trouvons un endroit pour pique-niquer. Nous sommes dans un petit camping. Il n’y a personne. Mais nous voyons arriver un grand gaillard, les yeux un peu hagards. Il nous explique qu’il est chargé de fermer les parcs pour la saison. C’est terminé. Il est 13h. Nous plions bagage et continuons notre ascension.
Les couleurs d’automne sont d’abord timides. Il faut bien se l’avouer, nous sommes là un peu trop tard dans la saison. Nous continuons notre route, nous enfonçons encore dans un canyon pour en ressortir. Le paysage est sec.
Et puis nous continuons et pouvons enfin admirer les derniers aspens en feuille. ( les aspens sont des sortes de boulots caractéristiques de ces montagnes).
Je trouve enfin un spot intéressant. La lumière d’automne est belle.
Notre chemin, pardon notre route continue. Je suis toujours autant émerveillée.
Nous arrivons alors à un col. Nous sommes à plus de 3000 m d’altitude. Nous sommes partis de 1800 m à Fort Collins. La route est montée sans que nous nous en rendions compte. Nous sommes au Cameron Pass. Il fait assez frais.
La redescente se fait sans problème. OK, ce ne sera pas vraiment une journée sportive. Amy ne se remet pas de ses 4 heures passées la veille sur les gradins. (revoir son dernier match). L’altitude ne lui fait pas du bien, alors nous redescendons assez vite.
La lumière change. Et du haut d’une falaise, un indien nous guette et nous surveille.
Retour à la civilisation. Le canyon était assez désert. Nous retrouvons le réseau laissé le matin. Et j’arrive encore à choper quelques beaux points de vue.
Voilà, merveilleuse journée. Il ne me fallait que cela pour oublier que le lendemain, nous reprenions l’avion aux aurores pour regagner nos plaines du Kansas. Ca fait pas mal de temps que je le pense, j’aimerai beaucoup raccourcir ces plaines interminables pour passer plus de temps dans ces montagnes si belles. EN fait, le plus simple, serait de venir habiter dans le coin. Un rêve …