Elections américaines, le jour d’après

Mardi, 18h, je préparais le repas tranquille. Les bureaux de vote allaient fermer sur la côte est : la soirée électorale allait commencer. Pour moi c’était plié. Les sondages étaient bons, même dans les états critiques comme la Floride, la Caroline du Nord, la Pennsylvanie. Nationalement, elle avait de l’avance et tous les indicateurs étaient au vert avec 85% de chances de l’emporter ce soir-là. Fascinée j’ai quand même commencé à regarder. La Floride peinait à donner ses résultats, mais c’était normal. Mais ce qui l’était moins était comment les résultats de Virginie arrivaient, un état où elle était censée gagner haut la main.

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Une question de couleur

Peu à peu, la carte commençait à se dessiner, de plus en plus rouge, anormalement rouge et tout semblait tellement difficile à devenir bleu. La Virginie est devenue enfin bleue. L’espoir était quand même là mais alors la Pennsylvanie a commencé à clignoter, hésitant entre bleu et rouge, la Floride a sombré dans le rouge, les états du nord à 8h ont commencé à tanguer sérieusement, lentement. A 9h, le bateau commençait déjà à prendre l’eau : sur twitter quelqu’un a dit : “c’est comme si, on vivait un accident de voiture au ralenti” moi j’ai vu cela comme un bateau qui coulait. L’espoir restait et le Nevada a viré au bleu très rapidement, la Californie aussi, l’Oregon et le Washington. Le Colorado a confirmé sa couleur, le New Mexico aussi, mais très clairement, quelque chose clochait du côté de la Pennsylvanie, du Michigan et du Wisconsin. La ceinture bleu se fendillait.

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de l’impensable à la réalité

A ce moment-là, il était peut-être 11h minuit à New-York, clairement, le bateau sombrait. Le Titanic s’enfonçait dans l’eau. Le baromètre du New-York Time avait changé de côté. Trump avait maintenant 95% de chance de gagner. Comment la courbe aurait-elle pu s’inverser. A minuit, j’ai jeté l’éponge, incapable de continuer. Je suis allée me coucher en pensant qu’il existait encore un tout petit espoir. J’avais déjà très froid et je tremblais.

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Les feux d’artifice : le choc

Et c’est à 2h du matin, que nous avons été réveillée par des feux d’artifice et j’ai compris que tous les espoirs s’étaient envolés. Trump avait gagné et était notre nouveau président. Mélange de peur, de haine et de colère : la nuit n’a pas apporté le repos attendu. Tremblante de froid, j’ai oscillé entre cauchemars et désespoirs.

Les émotions le jour d’après

Je me suis réveillée meurtrie au plus profond de moi-même, malade, incapable d’avaler quoique ce soit. Un sentiment de peur diffuse, de colère intense, de tristesse infinie mais toujours incapable de nommer ces émotions et de mettre un pourquoi dessus. Hillary venait de perdre, l’impensable était arrivé, c’était ce Trump qui avait gagné. Je crois que je n’avais jamais ressentie aussi intensément un tel événement. Je crois que j’étais touchée au plus profond de mes valeurs et convictions. Une sentiment de vertige intense qui vous saisit et l’impression que votre sol se dérobe sous vos pieds. Ce n’était déjà pas facile d’assumer ses propres valeurs et convictions au Kansas, mais là d’un coup, c’était le pays entier qui sombrait dans l’impensable.

Même mes enfants ont hésité entre sidération et prostration : j’ai retrouvé mon petit bonhomme prostré au fond de son lit, les yeux grands ouverts, terrifié (je venais au matin de lui apprendre la nouvelle) : alors on va avoir la guerre ? m’a-t-il déclaré ? On va devoir partir ? C’est à ce moment-là que je me suis dit que je ne devais pas m’effondrer, que pour eux, je devais leur montrer que ce n’était pas la fin du monde et que la vie continuait, qu’elle allait continuer pour nous en tout cas comme avant. J’essayais de le rassurer tout en cherchant désespérément des raisons d’y croire encore.

La colère

C’est la colère qui m’a saisie alors. En revenant d’être allée accompagner mon fils à son bus, j’ai rageusement balancé sur le sol, ce sigle qui trônait devant ma porte et que j’avais acheté lors de notre naturalisation : Proud to be American. Non, je ne l’étais plus. Je n’avais plus aucune foi dans ce pays qui m’avait pourtant accueilli. Je voulais rendre mon passeport, le brûler, dire haut et fort que je renonçais à ma nouvelle nationalité. Partir très vite. Pour aller où ?

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L’incompréhension

Comment des gens avaient-ils pu ainsi élire ce bouffon, ce type qui avait transgressé et piétiné toutes les valeurs des US depuis près d’un an, avait été pris en flagrant délit de parole outrageuse envers les femmes, avait délibérément légitimé la parole raciste et manié l’insulte à coups de tweets. Pourquoi ? Qu’allait devenir ce pays avec un type de ce genre ? Comment pouvais-je continuer à vivre dans ce pays. J’étais totalement anéantie.

La peur

C’est à ce moment-là, que j’ai commencé à analyser cette peur qui me saisissait et comprendre sur quoi elle reposait. Elle reposait sur le fait que je réalisais combien je n’avais jamais envisagé qu’un tel événement puisse se passer. Je pensais en fait, que ce que ce fou avait dit pendant toute sa campagne, était finalement un pare feu contre l’impensable et qu’il ne pouvait ainsi pas être élu.

Jusqu’à 9h du soir, tous les indicateurs avaient été en faveur de Hillary, jamais pour Trump. Mais tout d’un coup, les voyants ont tourné vers le rouge : toutes ces valeurs qu’ils avaient soutenues devenaient une potentielle réalité. Et me revenaient en tête comme dans un film toutes ses allocutions, toutes les horreurs qui m’avaient heurtée tout au long de sa campagne et qu’il avait été incapable d’ailleurs d’expliquer durant les 3 débats, incompétent sur les questions essentielles de la société.

Et maintenant, je m’interroge sur ces points qui risquent d’être mis à mal :

  • La place des femmes dans la société, les droits aussi de la femme,
  • La place d’une religion alors que la nation s’est bâtie sur Freedom of Religion,la stigmatisation d’une religion,
  • Les droits de certaines minorités (LGBT),
  • La question de la protection de l’environnement,
  • de la prise en charge du changement climatique qui est une réalité ici,
  • L’immigration, les déportation en masse, la question du mur que je trouve d’un non sens total…
  • et puis bien-sûr ce qui avait aussi motivé de nombreuses personnes à voter pour lui, ses diminutions d’impôts chez les plus riches, qui vont encore impacter les postes les plus sensibles comme ceux mentionnés dans les points précédents, mais aussi et surtout l’éducation et ces chères infrastructures qu’il ne pourra pas payer si il diminue les impôts.

Toutes ces craintes, je les ai et les garde.

Elles restent là et même si son speech d’acceptation a été humble, que c’est un type qui a changé plusieurs fois d’avis et qui se définissait comme libéral à un certain moment, je ne peux m’empêcher de penser qu’il s’entoure de gens bien trop à droite, des ultra-conservateurs braillards, ignorants pour certains et en tout cas très dangereux comme son Vice-président, ou d’autres noms qui ne vous diront peu-être pas grand chose : Newt Grinwich, Steve Bannon, Sam Brownback (notre gouverneur du Kansas etc.. ), Kris Kobach (un facho conseillé de Brownback). Ces gens-là autours de lui, représentent la part que je redoute tant dans cette Amérique, ces gens même qui défendent des valeurs indéfendables, déjà en place dans un état comme le Kansas et bien pire encore en Indiana, l’état de son Vice President, Mike Pence.

L’avenir nous dira comment il cohabitera aussi avec le Congrès, dont le Speaker Paul Ryan n’avait pas été un fan et qui devait certainement rêver secrètement à sa défaite pour se présenter en libérateur dans 4 ans. On verra aussi comment il agira pour la nomination du juge en suspens, pour la Cour Suprême : honte extrême puisque après 10 mois, celui nommé par Obama n’a toujours pas reçu le vote au congrès bloqué par l’ordre du jour. Se joue à ce niveau-là, la tendance même de la Cour Suprême, qui pourrait remettre en question le droit au mariage homosexuel, mais aussi le droit à l’avortement, tout court.

Après la tempête, l’apaisement et l’analyse

La revanche, je ne la veux pas. je n’irai pas manifester pour crier mon désarroi : malheureusement, c’est la démocratie et elle a parlé : même si Hillary a eu la majorité des voix populaires dans l’ensemble du pays, elle n’a pas le college électorale et c’est comme cela.

On peut crier sur le “electoral college”, ou dire que le système est “rigged”, que certains états font tout pour rendre difficile le vote de certains groupes : il est vrai que le droit de vote n’a pas la même égalité partout : pourquoi dans certains états peut-on voter en avance, pourquoi dans certains états doit-on présenter une pièce d’identité et pas d’autres ? POurquoi, le Wyomming avec une population de 500 000 âmes a 6 Grands Electeurs, tandis que la Califronie avec 38 000 000, n’en a que 55 ? Toutes ces questions ne seront pas résolues maintenant.

Des gens ne se sont pas déplacés : on parle d’une abstention record, des gens ont voté pour les indépendants ou même écrit des noms bizarres sur leur bulletin : Harembe le gorille tué cet été dans un zoo, a eu des voix.

Il est vrai que Hilary ne faisait pas l’unanimité, même si de nombreux républicains s’étaient ralliés à elle. Pour certains il a été impossible de départager qui était le moins pire, entre elle et Trump.

Pour avancer, et faire en sorte d’offrir la relève, il faut s’engager jour après jour dans la vie civile locale et pourquoi pas, pour oeuvrer localement, s’engager dans un parti ou une cause qui fera la différence et en tout cas avancer les choses.

Ce matin, j’ai été interpelé par une vidéo, celle de l’émission de Morning Joe. Il parlait de l’aveuglement de la presse (celle que je lis effectivement) et plus puissamment de la lettre qu’avait écrit Michael Moore en juillet, prévoyant que Trump allait gagner. A écouter jusqu’au bout. C’est poignant. ça m’a en tout cas permis de comprendre que moi aussi j’avais été aveuglée. Je n’ai pas voulu prendre en compte ce que criait la population. Il suffisait d’aller en dehors de mon county pour comprendre que là, la très grande majorité, ne voterait JAMAIS pour Hilary, au Kansas, mais aussi ailleurs. Il suffisait d’écouter Michael Moore, le cinéaste polémique qui lui vient de Flint Michigan, un lieu devenu hautement symbolique cette année.

(La tribune de Michaels Moore en françaishttp://www.huffingtonpost.fr/michael-moore/cinq-raisons-pour-lesquelles-trump-va-gagner/)

Je vous invite aussi à écouter Morning Joe du 11 novembre avec Michael Moore .. c’est tellement interessant

Et puis si vous avez encore du temps : Bill Maher avec l’attorney General : toutes ces vidéos sont vraiment intéressantes

Encore un update : maintenant avec John Oliver : voilà comment vous pouvez participer et aider à faire de ce monde un monde meilleur :

“Donald Trump will be the next president of the United States. How did we get to this point? And what do we do now?

If you can afford the time or money, here are some organizations that are worth supporting…

To support women’s health, donate to Planned Parenthood (plannedparenthood.org) or the Center for Reproductive Rights (reproductiverights.org).

If you don’t believe manmade global warming is a silly issue, give to the Natural Resources Defense Council (nrdc.org).

If you don’t think refugees are a terrorist army in disguise, donate to the International Refugee Assistance Project (refugeerights.org).

You may also want to donate to the NAACP Legal Defense and Education Fund (naacpldf.org), the Trevor Project for LGBT youth (thetrevorproject.org), or the Mexican American Legal Defense and Education Fund (maldef.org).

And to support journalism, subscribe to a newspaper and donate to ProPublica (propublica.org).”

Dernier ajout

Je vous partage ce que ma fille de presque 18 ans qui n’a pas pu voter mais qui était très engagée dans le Youth democrat club de sa high school a écrit sur sa page facebook (avec son autorisation) :

So here is what I have to say:
When my family and I moved to the USA 8 years ago, we never anticipated that we would stay for more than 2 years, which is the typical time for most expatriates, let alone that we would one day become US citizens. But we did, and I have never felt more pride than when we stood in front of the flag and swore our allegiance to our new country. I fell in love for the values our nation stands for: freedom, progressivism, inclusion. I felt pride for all the monumental and historical accomplishments I read about in my history books: from the revolution and the civil war, to the 19th amendment and the Civil and Voting Rights Acts. I felt pride in 2015 when the right to marry regardless of sexual orientation was upheld by the highest Court in the country. And yes, I felt pride when Hillary Clinton became the first woman to be nominated for the presidency by a major party.
And yesterday I felt betrayed. I thought that all my ideals had been shattered because how could a tolerant, loving, progressive nation elect a man like Donald Trump??!
My pain was not, is not, the pain of a sore loser. It is the pain of an immigrant who fell in love with America, of a first-generation American, of a believer in the American dream, of an American woman who wanted the glass ceiling to be shattered, of someone who held the USA as a country above all others. It was the pain of someone who for a moment thought that maybe people aren’t good. That maybe America isn’t great. That maybe we don’t actually stand for those ideals.
I am afraid of what is to come. I am afraid for myself as a woman and I am afraid for the people who will likely feel the effects of a Trump presidency to a much greater extent than I will.
But I also carry in me the certitude that we are resilient, and the hope that the future can still be bright, that there are many others like me who will still continue to uphold our ideals.
I think many people have noticed that for quite a few years now, I have been very passionate about politics. And so I would like to announce that I’ve decided to dedicate myself to this country and to one day use my voice to be the change I want to see. And that I’ve decided to remain hopeful.
I think it is fitting to conclude this post with two passages from Hillary’s concession speech:
“This is painful, and it will be for a long time. But I want you to remember this. Our campaign was never about one person, or even one election. It was about the country we love and building an America that is hopeful, inclusive, and big-hearted. We have seen that our nation is more deeply divided than we thought. But I still believe in America, and I always will.”
“Now, I know we have still not shattered that highest and hardest glass ceiling, but someday someone will — and hopefully sooner than we might think right now. And to all of the little girls who are watching this, never doubt that you are valuable and powerful and deserving of every chance and opportunity in the world to pursue and achieve your own dreams.”

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26 Comments

  1. says: Kenza

    J’attendais ton article, merci pour tes mots, honnêtes et francs et réfléchis. Je ne sais pas quoi dire à part “bon courage” et je suis même pas sûre que ce soit approprié, les mots de ton fils sont hantants. Des bises en tous cas.

    1. says: Isabelle de FromSide2Side

      merci Kenza .. I move on en restant vigilante : il y a déjà tant de contradictions et il s’entoure si mal déjà. On n’est pas au bout de nos peines.

  2. says: Vincent

    Franchement, j’aurais dû voter et choisir entre les 2 candidats, j’aurai été bien ennuyé. Cela aurait été comme choisir entre la peste et le choléra …
    Et puis, après le résultat, j’ai lu des newsletters, lu des articles de blog, des articles de presse,… qui allait soit dans un sens, soit dans l’autre … Et j’ai décidé de lui laisser une chance, de voir comment les choses vont évoluer.

    1. says: Isabelle de FromSide2Side

      a ma lecture des journaux ce matin quand je vois la composition de son équipe de transition qui se dessine, je ne lui accorde aucun crédit …. la peste et le choléra .. non pas d’accord …

      1. says: Vincent

        Je ne suis pas cette élection d’aussi prêt car de toute façon, on n’y changera rien. Même si ça nous impactera aussi …
        Entre un populiste et une “va t’en guerre”, à toi de décider ce qui est le mieux …

        1. says: Isabelle de FromSide2Side

          J’avais le secret espoir qu’en étant élu, il s’entourerait de gens intelligents et un peu progressistes. La première surprise avait été quand il a nommé son VP, un ultra conservateur de l’indiana qui passe des lois extremement restrictives pour les femmes, les transgendres, les lgbt etc, qui est ouvertement creationistes, pire que le gouverneur du Kansas et ce n’est pas peu dire. Là, quand on lit les noms qui sont avancés, ça fait vraiment peur : des pilliers de sites conspirationistes, (son ancien chef de campagne) et tous les va t en guerres de l’aile droite des republicains. On parle même de Palin. Je ne comprends pas cette haine contre Hillary. Elle représentait peut etre cette classe de New york (comme trump) mais avait au moins le mérite d’avoir la tête sur les épaules : voir les débats om elle était capable d’aligner des phrases entières et d’expliquer les problèmes : trump a toujours dit qu’il allait tout faire great again, sans jamais donner la moindre explication, s’empetrant dans des discours sans aucun sens et fondement. Je sais, la base n’a pas suivi : écoute la dernière vidéo que je viens de rajouter. Je commence à croire qu’un bernie un peu plus au centre aurait su capter cette population mais aussi le reste. C’est triste pour le pays franchement. Il faut maintenant que les democrates cherchent qqun qui va savoir rallier toutes ces populations. Sinon le monde en prendra pour 8 ans de trump, avec toutes les conséquences que cela aura sur la politique int et le réchauffement climatique

        2. says: Isabelle

          cette affirmation m’avait choquée alors, je sais que ce jour-là j’ai perdu un fan de longue date. Mais après 6 mois de Trumpisme, nous voici, aujourd’hui, au bord du gouffre avec la Corée du nord !

          1. says: Vincent

            Je continue à suivre tes articles mais de beaucoup plus loin et sans les commenter. Et puis, cette histoire m’a appris à ne pas parler/commenter des sujets ‘sensibles’ comme la politique, la religion, … en tout cas le moins possible.
            Quant à Trump (et les infos en règle générale), je suis cela de loin car de toute façon, on ne peut rien y changer à notre niveau.
            Mais d’un autre côté, Trump a créé pas mal d’emploi. Et puis, il y a des expatriés (que tu connais je pense) qui ont l’air heureux de voir Trump président.

          2. says: Vincent

            Et puis, une question que je me pose : quel est le but de continuer à commenter le jour suivant les élections américaines tout en sachant que ce jour est déjà passé depuis longtemps et puis qu’on n’y changera rien. Si ce n’est pour se miner le moral à suivre des mauvaises nouvelles.

          3. says: Isabelle de FromSide2Side

            rien : je suis retombée sur cela par hasard. no comment pour le reste.

  3. says: Poppy

    Etant un gros bisounous optimiste, je me dis que ce qui est acquis sera garder, il sera difficile de démarier des gens, comment ils peuvent justifier ça au niveau légal ? C’est d’ailleurs comme ça que c’est passé. Ensuite, ce n’est pas maintenant je pense qu’il faut manifester, c’est lorsque que nos droits (enfin je dis ça, je ne sais pas quelle légitimité j’ai, mais je me sens tellement plus citoyenne du monde que française) seront remis en question.
    Maintenant comme tu dis, il faut aider à protéger les minorités, les plus faible, ceux qui vont prendre en premier et s’engager en fonction de son temps et de son argent.

    1. says: Isabelle de FromSide2Side

      mais non, il a promis de demanteller tant de choses et surtout, les cabinets dont ils s’entourent n’encourage rien de bon

  4. says: AdA

    Je crois vous avoir déjà dit que j’habitais en PA, qui a été un état “déterminant” (non, je ne vais pas me ré-écharper sur ce mot 😉 dans cette élection ), et dans un comté républicain. Quand vous parlez aux habitants (Républicains plutôt aisés), ils ont voté Trump par rejet de Clinton. Ceux qui ont voté Trump car ils le soutenaient réellement sont ceux dans les campagnes, victimes de la mondialisation, dont vous parlez dans votre article.
    Personnellement, je pense que ceux qui ont fait basculer l’élection sont ceux qui détestaient Clinton ; ceux là, même éduqués, même aisés, ont tout fait pour faire barrage à Clinton et se retrouvent dans les banlieues des grandes villes (Philadelphie et Pittsburgh en PA, ça doit être la même chose en Ohio et au Wisconsin).

    1. says: Isabelle de FromSide2Side

      oui assez d’accord avec toi : ce sont les premières choses que j’ai entendu de personnes “bien comme il faut” : on deteste Clinton, alors on votera pour Trump même si il enfreint toutes nos valeurs de christians (tu comprendras ce que ce terme veut dire) je connais ces gens : ils ont mis de côté leurs valeurs et de manière aveugle en étant sourds à toutes les horreurs qu’il disait

      1. says: AdA

        Il y a beaucoup moins de Christians ou de gens qui s’affirment comme tels ici que dans le Midwest, ce qui est peut être plus déstabilisant, parce qu’au moins un Christian est bien défini. Ici, peu d’Evangéliques, mais le résultat est le même ….

  5. says: Daudu Michel

    A mon sens les ouvriers qui en Amérique ont voté pour Trump se sont bercés d’illusions … c’est un peu comme chez nous en France pour ceux qui votent pour le FN (Front National).
    Je ne crois pas du tout que DT arrivera à faire revenir aux USA les emplois que ses amis (et lui aussi sans doute) ont délocalisés en Chine ou au Mexique ou ailleurs …

    Un politique de chez nous a très bien résumé la chose avec humour :
    Candidat à la primaire de la gauche, Gérard Filoche estime que les ouvriers qui se laissent aller à une tentation du vote Front national se font berner par le parti frontiste. L’ancien inspecteur du travail pendant trente ans compare les classes populaires qui voteraient Marine Le Pen à des “dindes de Noël”.
    Le vote ouvrier FN? “C’est comme les dindes qui votent pour Noël, à la fin elles se font griller”, a lancé sur BFMTV et RMC Gérard Filoche.

  6. says: Edwige

    Dans le fond tu vois sur le meme journal j’ai trouve ce commentaire tres interessant et qui explique un peu le pourquoi surtout dans la derniere ligne
    Hillary Clinton a perdu lors de deux élections majeures: lors des primaires démocrates en 2008 face à Barack Obama et aux élections présidentielles de 2016. Ce qui frappe dans ces deux défaites, ce n’est pas un programme en décalage avec les attentes des électeurs ou des fautes flagrantes mais une posture identique de patriarche, sûre de sa victoire.
    Bien que profondément irrationnels, les propos de Donald Trump restent dans les esprits. Et son idéal d’Amérique recluse sur elle-même, où le travailleur local retrouvera l’emploi que les étrangers lui ont volé, résonne. En somme, c’est le mauvais élève qui sait se faire entendre face au professeur dont la seule autorité repose sur son statut.
    L’image de la patriarche rompue aux coulisses du pouvoir mais qui n’incarne pas de message. Encore et toujours. Et je ne me souviens toujours pas de son slogan.

    1. says: Isa

      J’ai aussi l’impression, que beaucoup de gens n’ont jamais accordé le moindre crédit a hillary. N’importe qui de censé pouvait voir qu’elle tenait bien mieux la route que Trump dans ses attitudes, raisonnement etc, mais la haine de ce que elle représentait était plus fort : femme, épouse de bill Clinton, sénatrice, riches, New York : c’est clair aussi qu’elle n’a pas réussi à aller au delà de son image : je ne la trouvais pas extraordinaire dans sa façon de communiquer. Mais pour moi entre les deux il n’y avait pas photo mais c’était mon raisonnement de femme, blanche et intellos !

  7. says: lanabc

    J’attendais ton article avec impatience et ce que tu ressens c’est ce que je ressens dans une moindre mesure vu que j’habite en France… Je ne peux m’empêcher de me demander dans quelle mesure Hillary a perdu parce que c’est une femme. Combien de personnes n’ont pas voulu voter pour une femme.

    1. says: Isa

      Au delà du fait qu’elle était une femme, je pense qu’en plus elle représentait une Amérique dont beaucoup se sentent complètement déconnectés ! Obama avait bien gagné alors qu’il était noir ! En fait, pour gagner il faut trouver ce je ne sais quoi qui fait que les gens t’adorent : regarde Bernie qui a eu tant de succès : un vieux bonhomme qui parle vrai : a côté de lui, Martin O’Malley dont j’étais fan (3eme candidat à l’investiture démocrate) n’a jamais dépassé les 1% alors qu’il valait bien mieux que ses deux rivaux mais il était trop conventionnel.

    1. says: Isabelle de FromSide2Side

      pensée hautement philosophique : je pars méditer cela .. Peut s’appliquer dans pas mal de situations effectivement. Merci pour ton commentaires

  8. says: Graziella

    Le Brexit et l’élection de DT sont un symptôme de la maladie des démocraties, complètement détachées de la réalité de la dure vie des gens qui n’ont plus confiance en ceux qui les gouvernent. Ils veulent du changement et ils l’ont eu.
    Il y a deux semaines j’ai regardé un reportage dans l’émission “Le monde en face” de France 5 édifiant au sujet de ces américains obligés de cumuler 2 ou 3 jobs pour survivre, des gens qui travaillent mais qui dorment dans des tentes avec leurs enfant!! Et en France, il n’y a pas de quoi se glorifier!!!
    En 2017, il se pourrait qu’il y ait du changement en France également, si les politiques ne prennent pas conscience de la fracture entre les électeurs et leurs représentants.
    J’ai lu l’article de Michael MOORE, merci de l’avoir mentionné.
    Et maintenant, wait and see…

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