#2 : Je me souviens : L’arrivée
Après mon premier article pour expliquer notre départ en expatriation aux Etats-Unis, il y a 6 ans, je reviens vous parler de notre arrivée.
Arrivés le samedi 1er novembre 2008 au soir, exténués de fatigue, nous avions passé la journée du dimanche à essayer de repérer les lieux : les chemins pour nos deux écoles, le supermarché du coin pour faire quelques courses. Nous étions un peu perdus à vrai dire et complètement décalés par le décalage horaire (-9h avec la France).
Et le lundi, les enfants étaient allés à l’école. L’aînée était au nord dans une école internationale, la deuxième et la troisième au sud dans une petite école franco-américaine.
6 ans d’expatriation aux Etats-Unis : mes impressions sur notre arrivée
J’étais écrasée par la nouveauté à gérer : les nouveaux visages, les chemins à trouver : c’était comme une chape de plomb : l’impression que tout me demandait un effort surhumain.
Arrivée en milieu d’année scolaire avait été la pire des décisions que nous avions prises : tout était déjà lancé et nous arrivions alors que personne ne nous attendait. A nous de faire les efforts pour comprendre : les réunions de débuts d’année, les pots de bienvenue, tout cela était passé.
Les enfants ont pris vaillamment le chemin de l’école en essayant de prendre l’année en cours. Ce n’était donc pas toujours facile pour eux, mais dans l’ensemble, cela s’est bien passé. Le soir, il fallait quand même être présent pour eux : savoir les entourer et être à leur écoute. Mes filles avaient aussi besoin d’être en lien avec tous les amis qu’elles avaient laissé derrière elle.
A l’école, mes deux filles aînées maîtrisaient déjà l’anglais mais elles arrivaient dans des groupes déjà formés, au milieu d’élèves qui se connaissaient depuis la maternelle.
Ma 3ème ne maîtrisait pas l’anglais et elle avait pu intégrer le programme de ESL : English as second language.
Quant à moi, je gérais notre nouvelle vie, tant bien que mal : en prenant peu à peu des repères.
Je crois que j’ai commencé à me sentir un peu moins seule quand une maman de l’école m’a proposé de venir prendre l’air au parc du coin après l’école. Cela remplissait un petit peu mes journées et cela faisait aussi connaître du monde à mon petit loup qui lui, avait 2 ans et restait avec moi. A vrai dire, ce sont les mamans qui étaient arrivées juste deux mois avant qui m’ont tendu la main.
Nous sommes restés un peu plus d’un mois dans un appartement meublé. Nous commencions presque à nous y sentir bien quand le déménagement est arrivé début décembre. Dans la maison que mon mari avait trouvé en août.
Voilà, je pense que j’ai mis 6 mois à me sentir bien dans cette nouvelle vie et à comprendre le monde qui m’entourait : savoir où j’achetais la nourriture (plusieurs endroits), à me créer un groupe, à me sentir intégrée. La seconde année a été bien plus simple.
Arriver en expatriation, dans un autre pays, n’est pas une chose simple. Il faut gérer toutes les nouveautés : reprendre des habitudes de vie, comprendre comment fonctionne la société. C’est souvent en échangeant avec d’autres qui ont vécu la même chose que l’on arrive à s’acclimater plus facilement et rapidement. Les repères se reconstruisent peu à peu. Des habitudes se prennent et la routine revient. Mais il faut du temps.
Conseils pour une arrivée en expatriation
- Essayer d’arriver en début d’année scolaire pour pouvoir assister à toutes les réunions de début et de lancement,
- Prendre des contacts avant, avec des gens qui ont déjà vécu cela pour adoucir le choc en arrivant, (via les associations d’accueil, en cherchant sur le web)
- Ne pas rester isolée : l’isolement n’apporte rien,
- Accompagner ses enfants dans ces grands chamboulements : être attentif à leur souffrance d’avoir quitté leur vie, les aider à s’insérer,
- Etre indulgent avec soi même : on n’est pas super woman : on ne peut pas toujours être parfait sur tout,
- Arriver sans jugement et sans à priori en acceptant que tout ne fonctionne pas toujours comme on veut.
Et oui 6 mois minimum … Et moi qui pensait que ce serait différent et plus facile pour la 2eme expat … Ben non ! Mais on s’en sort, hein ?
courage Emilie .. viens nous voir … ou j’essayerai de venir te voir …
j’y pense figures toi ! mais les vols ne sont pas simples dis donc !